Conséquences de la situation en mer Rouge sur la dynamique du marché
La situation en mer Rouge continue de se détériorer en matière de sécurité maritime. Les rebelles houthis étendent leurs attaques dans cette région ainsi que dans le golfe d'Aden, contraignant les transporteurs maritimes à revoir constamment leurs itinéraires pour protéger les équipages et les navires. En conséquence, les services maritimes subissent de nombreuses modifications et les temps de transit s'allongent, particulièrement sur les routes reliant l'Europe à l'Asie, ainsi qu'à l'Inde, au Pakistan, au Bangladesh, au Sri Lanka (IPBC) et au Moyen-Orient.
Le détournement des navires porte-conteneurs autour de l'Afrique engendre une prolongation du temps de transit de 14 à 18 jours, accentuant ainsi la demande de capacité de transport maritime. Ces derniers mois, la congestion portuaire s'est progressivement aggravée, résultant des nouveaux schémas de transbordement, des arrivées de navires hors des horaires prévus et des mauvaises conditions météorologiques. Comme nous l'avons clairement observé pendant la pandémie, la congestion portuaire entraîne une réduction de facto de la capacité disponible des navires, provoquant ainsi une augmentation des traversées annulées.
Après les festivités du Nouvel An chinois en février, un nombre important de navires, autrefois destinés à la route vers l'Inde, ont été redirigés vers des trajets ouest, s'adaptant ainsi aux temps de transit plus longs par le cap de Bonne-Espérance. Cette réorientation a provoqué une pénurie d'espace pour les navires, engendrant davantage de traversées annulées et des retards dans le chargement des conteneurs depuis la Chine. Les conditions météorologiques ont également causé des retards d'accostage dans les ports chinois. Les navires entrant dans ces ports ont subi des retards d'au moins 5 à 7 jours. Cette situation a engendré de nouvelles perturbations dans les services maritimes, se traduisant par des annulations de traversées ou par l'omission de certains ports en raison des temps de rotation prolongés. Cette pression extrême sur les capacités a mené à des retards d'une semaine ou plus, affectant notamment les traversées vers le Vietnam, la Thaïlande et l'Inde.
Les ports de transbordement majeurs, tels que Busan, Shekou, Port Klang, Tanjung Pelepas et Singapour, font face à une congestion sévère avec des retards de 2 à 3 semaines. Colombo, port clé pour les navires transportant des marchandises vers le sud de l'Inde, subit une pression considérable en raison de réparations et de fermetures de terminaux. De plus, la récente pénurie d'électricité a provoqué des perturbations opérationnelles dans les terminaux d'Ennore et de Kattupalli, situés dans le sud de l'Inde.
La demande soutenue sur le marché d'exportation asiatique, stimulée par le réapprovisionnement post-pandémique, a intensifié le flux de matières premières de la Chine vers l'Asie du Sud-Est et l'Inde. Cette montée en flèche de la demande a mis à rude épreuve la productivité portuaire. Pour y faire face, les transporteurs maritimes ont adopté des mesures à court terme, notamment la réduction des escales portuaires, des départs précipités et la diminution de la capacité dans certains ports. Cependant, ces ajustements ont entraîné des retards de services et des arriérés, aggravant la situation dans un contexte déjà tendu.
Face à ces conditions de marché sévères, il est fortement recommandé de prévoir un délai supplémentaire de 3 à 4 semaines en intégrant une gestion prévisionnelle détaillée. Les réservations doivent être effectuées le plus tôt possible, idéalement 3 à 4 semaines à l'avance.
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